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Bah Oury, l'autre imposteur de la classe politique guinéenne (Sékou Koundouno)

En 2020, Bah Oury a participé à une ou deux manifestations du FNDC dont il se disait membre à part entière. Et lorsque des acteurs de la société civile avaient été arrêtés et emprisonnés, il était monté au créneau et avait publiquement condamné ces actes.
Contre le régime du Président Alpha Condé, il avait ouvertement appelé à l'insurrection populaire. Sous le régime du Général Lansana Conté, il était l'un des principaux instigateurs des manifestations estudiantines des années 1990.
Des Guinéens se sont même associés à lui de très bonne foi pour créer la première organisation de défense des droits de l'homme. Ça c'était il y a très longtemps.
Aujourd'hui, c'est un personnage tout autre que les guinéens découvrent, celui du traître, de l'imposteur. Au moment où il tenait des discours subversifs contre les régimes précédents et appelait clairement au terrorisme, il ne parlait pas de puissance publique. Il a fallu qu'il change de statut en devenant Premier ministre du Gouvernement de Transition pour qu'il montre ce qu'il avait toujours caché aux guinéens.
Sa nouvelle posture n'est d'ailleurs pas étonnante. Une junte militaire aussi féroce que la nébuleuse CNRD ne choisit pas au hasard ses collaborateurs. Ceux-ci doivent être prédisposés à se rendre co-auteurs de toutes ses sales besognes. Ils doivent pouvoir expliquer et même justifier les crimes que commettent leurs patrons.
Bah Oury s'est inscrit dans cette logique. Et il n'est malheureusement pas seul dans cette attitude honteuse. De son honneur et celui de sa progéniture, il s'en moque éperdument. Ce qui compte à ses yeux, c'est l'instant T. Certains guinéens étaient loin de penser qu'un Bah Oury se serait compromis avec des tueurs comme Mamadi Doumbouya et ses acolytes, ce, pour des questions d'ego et surtout pour des raisons purement matérielles et financières. Il est vrai que depuis quelques années, il vit dans le dénuement le plus total comme beaucoup d'acteurs politiques qui choisissent de militer dans l'opposition, son domicile même reflétait cette misère.
Mais cela suffit-il à expliquer qu'il renonce de but en blanc aux principes qu'il prétendait défendre, qu'il jette dans la poubelle l'image que les guinéens avaient de lui ? La réponse est sans doute non.
Lorsqu'on est vraiment imbu de certaines valeurs, on ne les abandonne pas au gré des circonstances.
La vérité est que Bah Oury était tout simplement un imposteur qui se cachait sous le masque d'un défenseur des droits, de la démocratie et de l’État de droit.
Sékou Koundouno
Responsable des stratégies
et planification du FNDC

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